Ma vie d'infirmière en EHPAD

Juillet 2013-Septembre 2018: dans un petit EHPAD public de 50 lits au Sud de la France

Premier établissement où j'ai réalisé mes premiers pas en tant qu'infirmiere diplômée, beaucoup d'émotions en y repensant.

J'ai une infinie reconnaissance, gratitude envers ceux qui m'ont fait confiance à la sortie de mes études, au-delà de la confiance que je pouvais avoir en moi-même et qui ont pu entrevoir mon "potentiel" en termes de profonde humanité, sensibilité, bienveillance et combien j'allais "me" donner auprès des résidents de la structure.

Même si nous ne parlons plus de dévotion ou vocation, je ressens dans mes tripes que j'étais faite pour prendre soin, pour accompagner au mieux les personnes en souffrance, qu'elle soit physique ou morale, dans le cadre du vieillissement physiologique, comme pathologique, avec les maladies dégénératives, comme les maladies de Parkinson ou d'Alzheimer.

Aider ceux qui font face à la perte d'autonomie progressive, mettre un pied doucement vers la dépendance, ceux qui ont alors une forte baisse de l'estime d'eux-même, qui approchent lentement vers la finitude, ceux qui doivent apprivoiser leurs peurs et la plus grande celle de la mort, ceux qui ne se reconnaissent plus et qui parfois ne reconnaissent plus leur environnement ou encore leurs proches, ceux qui se retrouvent souvent coupés des liens affectifs, qui devraient pourtant être le cœur de ce (ceux) qui nous lie, ceux qui sont confrontés à des deuils nécessaires successifs, que ce soit celui de leur corps veillissant, celui de leur esprit moins vif, celui généré par la perte d'amis proches, d'un mari ou d'une épouse, pire parfois d'un enfant, parti avant eux, ainsi ma vie est vouée, je suis devouée et j'ai foncièrement vocation à aider et accompagner.

Par nature, par amour de mon prochain et plus encore par Choix.

D'innombrables visages resteront gravés à jamais dans mon esprit et dans mon coeur, que ce soient des résidents, leur famille, des membres du personnel, je remercie chacun d'eux pour la richesse qu'ils m'ont chacun offerte.

La plus belle, celle de la relation, celle du lien, celle qui émane et touche directement le coeur.

Et vous, quel regard portez-vous sur les EHPAD?