L’importance des liens sociaux dans nos vies – Retour sur le webinaire du 23 janvier

Le 23 janvier, la Fédération Française pour les Liens Sociaux a organisé un webinaire passionnant sur les liens sociaux et leurs impacts. Avec Rebecca Shankland, les interventions de Christophe André et Boris Cyrulnik ont mis en lumière des réflexions profondes sur la solitude, les relations humaines et leur influence sur notre bien-être psychologique et neurologique. Voici un aperçu des enseignements clés.

1. Solitude subie versus solitude choisie

Christophe André a ouvert le débat en distinguant la solitude choisie, souvent valorisée pour ses vertus introspectives, de la solitude subie, véritable facteur de souffrance. En tant qu’êtres sociaux, notre épanouissement dépend de la qualité de nos interactions. Or, la solitude non choisie peut entraîner des émotions négatives telles que tristesse, anxiété, honte ou jalousie. Elle active les mêmes circuits cérébraux que la douleur physique, confirmant son caractère profondément éprouvant.

Il a également souligné que les réseaux sociaux, malgré leur nom, exacerbent souvent le sentiment de solitude lorsqu’ils sont utilisés de manière excessive.

2. Les fonctions du soutien social

Les liens sociaux sont bien plus qu’un confort émotionnel : ils remplissent quatre fonctions essentielles, particulièrement cruciales lorsque la solitude les fait défaut :

Soutien affectif : réconfort et écoute émotionnelle.

Soutien d’estime : renforcement de la valeur personnelle grâce au regard positif d’autrui.

Soutien matériel : entraide dans des situations pratiques ou financières.

Soutien informatif : conseils et partages de connaissances.

Ces interactions contribuent à réguler nos émotions, renforçant ainsi notre résilience face aux défis de la vie.

3. Le cerveau, un organe social

Boris Cyrulnik a poursuivi en expliquant que le cerveau humain est sculpté par les interactions. Dès les premiers jours de la vie, les stimulations relationnelles, comme la parole et le toucher, influencent son développement. Les travaux sur les enfants isolés sensoriellement, notamment en Roumanie, montrent que l’absence d’altérité engendre des dysfonctionnements cérébraux graves, pouvant être partiellement réversibles grâce à une intervention précoce.

Les liens sociaux stimulent également la production de neurohormones comme la dopamine et la sérotonine, favorisant le plaisir d’agir et le bien-être relationnel.

4. La résilience et le rôle des relations

Les intervenants ont insisté sur le rôle clé des relations dans le processus de résilience. Boris Cyrulnik a illustré cela avec la fable des « casseurs de cailloux » : le sens donné à nos actions, souvent influencé par nos interactions, détermine notre perception et nos émotions.

Ainsi, renforcer les liens sociaux, même par de petites interactions quotidiennes comme saluer un voisin ou blaguer avec un commerçant, est une responsabilité collective. Ces gestes simples favorisent un climat bienveillant et enrichissent nos réseaux sociaux, qu’ils soient intimes, professionnels ou occasionnels.

5. Agir pour contrer la solitude

Les solutions contre la solitude passent par des actions concrètes :

• Encourager les rencontres et rituels sociaux, comme le peau-à-peau chez les prématurés ou les interactions au sein de la communauté.

• Favoriser les thérapies centrées sur les compétences sociales pour les personnes isolées.

• Créer des environnements bienveillants où chacun se sent accepté, renforçant ainsi l’estime et la confiance en soi.

Conclusion

Les liens sociaux sont essentiels à notre santé mentale et physique. Que ce soit par des gestes simples ou des actions structurées, chaque interaction compte. Dans un monde où la solitude grandit, nous avons tous un rôle à jouer pour recréer du lien et redonner sens aux relations humaines.

Ensemble, bâtissons non pas des cathédrales, mais des ponts entre les êtres humains.